Mon souhait pour les Canadiens en cette nouvelle année

Je suis étonnée que les Canadiens aient réussi à battre les Golden Knights de Las Vegas hier. La formation de Vegas, qui est un peu ma « 2e équipe » depuis son championnat de 2023, a pourtant une fiche gagnante après avoir compté le 1er but du match (13-1-3), mais les visiteurs ont réussi l’impossible. Je suis cette équipe attentivement depuis sa conquête de la Coupe Stanley, ce qui n’est pas facile à cause du décalage horaire et du (trop) petit nombre de matchs qui sont disponibles à la télévision (TVA Sports, Sportsnet ou RDS/TSN) dans mon coin… Et leur début de saison est incroyable, leur attaque est solide et ils ont un bien meilleur bilan médical que l’an dernier. Mais ils ont été incapables de freiner les Canadiens, qui ont remporté une 3e victoire d’affilée en ce 31e jour de décembre 2024.

Le camp d’entraînement et les premiers mois de la saison 2024-2025 des Canadiens, je l’avoue, ont été DÉ-SAS-TREUX… Déjà à l’Armistice on les déclarait morts… Et à l’exception d’une frange d’irréductibles qui contemplaient déjà la loterie, la frustration était quasi généralisée dans la population.

Mais le mois de décembre 2024, mélangé avec les déboires des Rangers, Islanders, Sabres, Red Wings, Penguins et Blue Jackets, a permis à l’équipe de se hisser au 10e rang de l’Association de l’Est, et à l’échelle de la ligue au 21e rang du classement général. Ce qui est en soi vachement mieux que par le passé. Mais si on regarde du côté du classement « 4e as », on constate que le Tricolore est à 3 points de la 2e wildcard occupée présentement par les Sénateurs d’Ottawa.

Cela signifie que les Canadiens ont savouré la dinde du jour de l’An sans être éliminés des séries, et que si la tendance se maintient, ils peuvent encore s’y qualifier, une première depuis 2022. Bravo! Et je vous avoue que c’est totalement au-delà de mes espérances, et ce même si au dernier tournoi de golf la direction s’était commise sur la participation aux séries – eh oui, la fameuse expression « être dans le mix ».

Une chose est certaine, au minimum, considérons que l’équipe n’est plus dans la course à la loterie. Ce qui à mon avis est en soi une EX-CEL-LEN-TE nouvelle. Mais faire les séries serait la cerise sur le gâteau.

Sommes-nous en train de voir de la lumière au bout du tunnel? Peut-être que oui, peut-être que non. Les deux prochains mois feront foi de tout, et détermineront si à la date limite des transactions le Tricolore sera acheteur ou vendeur.

Pour le moment, mon beau-frère croit que les derniers matchs n’étaient aucunement représentatifs de ce qui s’en vient, et ne fait aucunement confiance à Martin St-Louis pour la seconde moitié de la saison; il est même persuadé qu’il ne finira pas l’année. À suivre… D’autres sont persuadés que les Canadiens vont faire les séries.

Et moi, là-dedans? Pour être honnête, je souhaite les séries pour les Canadiens. Vraisemblablement comme l’une des deux équipes repêchées dans la conférence Est (wildcards), mais les séries quand même.

Et pourquoi? D’abord, parce que ça fait déjà 3 ans qu’ils ne les font pas. Ensuite, pour qu’il y ait une équipe canadienne de plus dans le bal printanier, ça manque drôlement de feuilles d’érable après Pâques… Ce serait entre autres bon pour les cotes d’écoute, à un moment de l’année où les téléromans, téléséries et émissions populaires terminent leur saison en prévision de l’été (et c’est toujours trop de bonne heure!).

Enfin, parce que c’est rassembleur. On l’a vu les deux dernières fois que les Canadiens ont fait les séries, durant la pandémie de COVID-19 : en 2020, en plein été et sous plusieurs mesures sanitaires qui persistaient, les gens s’installaient un écran et se rassemblaient en famille dans la cour arrière de leur maison, au camping ou au chalet; et en 2021, plus les joueurs avançaient vers la finale de la Coupe Stanley, plus il y avait des fanions sur les voitures, de logos dans les fenêtres et sur les balcons, et de bleu, blanc, rouge sur les réseaux sociaux. Et avant la COVID, qui ne se souvient pas du Ô Canada chanté par Ginette Reno ou de la cravate de Guy Carbonneau?

Il y a des méchantes langues qui vont me dire : « Ça change quoi? ils vont perdre en 1re ronde! » Je leur réponds ceci: en 1re ronde, 8 équipes sur les 16 sont effectivement sorties, oui c’est beaucoup, et de toute manière je m’en fiche. Je préfère que les Canadiens perdent en première ronde des séries que de les voir rater les séries une 4e année d’affilée. Et je suis certaine que Geoff Molson est du même avis.

Cela ferait peut-être juste deux semaines de plus de hockey, mais comme le dit une journaliste que je connais et qui couvre les Maple Leafs de Toronto, je vais les prendre, ces deux semaines.

Et dans un tel cas, les Canadiens ne seront plus dans les 16 pires équipes, mais dans les 16 meilleures. Ça, c’est positif!

Ça donnera un break et pour un bon moment à partir de ces matchs, on va cesser d’entendre parler de boulier, de loterie, de « asset management » (ce sont des humains, et pourtant ils sont nombreux à les voir comme des bovins qu’on transige au marché), de suggestions totalement loufoques de transactions (avec la calculatrice et l’aide du site Internet PuckPedia) et de tanking. Ces choses, à mon très humble avis, sont extrêmement négatives, elles polluent nos fils Facebook, Twitter et Bluesky, et nous méritons tous mieux que ça.

Oui, et je sais que ça ne plaît pas à des « reconstructionnistes » qui ne veulent pas d’une équipe qui va aux séries sans plus, mais le fait de se qualifier ouvre la voie à toute possibilité: perdre rapidement, aller en 2e ronde, ou causer la surprise en allant plus loin.

Des équipes qualifiées « par la porte arrière » et qui sont allées loin, il y en a un paquet dans l’histoire, et cela donne des belles histoires. Montréal a eu un calendrier impossible en 2021 (les 25 derniers matchs en 43 soirs, c’est horrible, et n’importe quel coach y aurait passé en cas de non-qualification en séries à la toute fin) et s’est qualifié in extremis. Mais s’est rendu en finale.

7 juillet 2021: les capitaines Steven Stamkos et Shea Weber, lors des poignées de mains suivant le dernier match de la finale de la Coupe Stanley. Le Lightning de Tampa Bay était le grand vainqueur. Source: capture d’écran TVA Sports.

C’est une très belle histoire. Réjouissons-nous-en! Comme tant d’autres. Je me souviens de 1990-1991, les North Stars du Minnesota (avant de déménager à Dallas et de s’appeler les Stars) se sont qualifiés de peine et de misère et se sont rendus en finale contre Mario Lemieux et les Penguins. J’ai encouragé Lemieux et les Penguins, mais pour avoir tout suivi j’étais heureuse pour les Stars, qui ont battu tous les favoris dans l’Ouest (à l’époque on parlait de la Conférence Clarence-Campbell, wow! ça donne un coup de vieux).

Je me souviens du parcours atypique des Panthers de la Floride en 2023 (l’année avant leur championnat) : ils étaient 17e au général, mais qualifiés de peine et de misère dans la 2e wildcard. Ils ont affronté Jim Montgomery (trophée Jack Adams cette année-là) et les Bruins, qui ont battu tous les records et gagné la coupe des Présidents. Tout le monde voyait les gros oursons jaune et noir avancer en 2e ronde… non! Sortis en 7 par la Floride sans autre forme de procès. Et les Maple Leafs ont réussi à aller en 2e ronde, leurs fans criaient WE WANT FLORIDA… ils l’ont eu et ils ont perdu. Destination la grande finale de la Coupe Stanley pour la première fois de leur histoire… Ils ont donc réussi à battre les Leafs et ensuite les Hurricanes dans le carré d’as. Les Golden Knights étaient trop fort, ils méritaient leur Coupe Stanley, mais les Panthers nous ont fait vivre une autre belle histoire.

…et que dire des Blues de St. Louis en 2019? Ils étaient éliminés à Noël mais ont remonté pour se qualifier de peine et de misère à leur tour, et ils ont battu les Bruins en finale. Ils ont battu Zdeno Chara, Brad Marchand, Patrice Bergeron… sérieux!!?? Avec les rats du TD Garden (je ris encore du reportage de Luc Gélinas, de RDS, qui en avait dans les jambes en direct à la télé!!) et les foules immenses réunies dans les rues de St. Louis, c’était quelque chose. Et un 7e match, SVP… donc, ça peut aller dans n’importe quel sens.

C’est pourquoi j’aime les belles histoires. Et soyons heureux que les Canadiens aient écrit une belle histoire il y a déjà 3 ans et demi. C’était dans des temps beaucoup moins agréables qu’aujourd’hui, et pour lesquels on commémore ces jours-ci le 5e anniversaire de la découverte des premiers cas de COVID en Chine, ainsi que le médecin chinois qui avait tiré la sonnette d’alarme avant d’en décéder…

Cela dit, d’un autre côté, j’avoue que de soutenir une équipe qui en arrache, c’est très difficile par moments. Après avoir vécu la reconstruction des Nordiques, qui a duré sept ans et dont le dénouement a eu lieu après son déménagement à Denver et non chez nous (eh oui, la Coupe Stanley en 1996), je suis un chat échaudé qui craint l’eau froide, et qui ne souhaite pas ça même à son pire ennemi. Même si Geoff Molson s’est adjoint les services de Jeff Gorton, qui a à son actif la reconstruction récente des Rangers de New York (et encore… la situation de l’équipe n’est pas encourageante ces jours-ci), j’ai encore quelques craintes. Et pourtant, sachez que je souhaite que ça marche, mais bon, après la Coupe Stanley de l’Avalanche il y a bientôt 30 ans, dans ma tête la courte phrase « Plus jamais, SVP! » continue de circuler. Il faut que ça marche!

Hélas, c’est particulièrement difficile quand sur ta plate-forme préférée ça parle beaucoup des sujets que j’ai mentionnés plus haut et sur lesquels je ne veux pas élaborer davantage, en tout cas pas en ce début d’année 2025. J’ai pris pour les Nordiques avant leur déménagement, comme fière citoyenne de Québec, et comme fan j’en ai bavé durant leur longue reconstruction. Déjà à cette époque, après le tanking pratiqué ouvertement par l’organisation pour obtenir Eric Lindros, qui a été échangé après une longue saga, je ne voulais plus ça pour personne. Mais mon fils est né après le bug de l’an 2000, il n’a jamais connu cette époque, et il a choisi librement de prendre pour les Canadiens. Mon mari était pas mal de leur bord aussi, c’est pour cela que j’y suis allée pour la famille. Oui, j’ai fait le choix d’appuyer les Canadiens, ce que n’ont pas fait tous les partisans des Nordiques; en effet, certains ont appuyé (du moins au début) l’Avalanche, d’autres suivent n’importe quelle autre équipe sauf les Canadiens (les Bruins sont assez populaires par les temps qui courent) en refusant de se rallier, et je peux les comprendre tant le déménagement des Nordiques a fait mal à notre ville, qui a mis du temps à s’en relever.

Alors, oui, collectivement on est en train d’en baver aujourd’hui. Tous ont leur petite idée de ce que doit être la reconstruction, et faute d’avoir suffisamment d’informations provenant de l’organisation montréalaise, c’est difficile de bien cerner les intentions actuelles et futures de la direction.

Malgré tout, j’espère des jours meilleurs, tant pour les joueurs des Canadiens et le personnel de soutien que pour le public. Et une participation aux séries dès ce printemps nous fera du bien, alors que nous sommes à peine remis de la COVID.

Je vous souhaite donc une bonne année 2025.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.